Le tatoueur

Mikael de Poissy, 45 ans, est un tatoueur français mondialement reconnu pour son style vitrail. Novateur, l’artiste habille le corps de ses clients avec des scènes médiévales colorées et parfois surréalistes. Avec créativité, Mikael se plaît à mélanger l’iconographie médiévale et l’art japonais traditionnel pour aboutir à un style audacieux.

Le tatoueur a l’œil affuté et pour cause, il a une formation de photographe. Grâce à la photo, il découvre le tatouage en 1990. À Londres, l’adolescent de 16 ans rend visite au tatoueur Dennis Cockell. Le minot a les yeux qui brillent. Il tombe amoureux de l’art bigarré.

L’époque Marcel

En 1991, Mikael se rend chez Marcel, le célèbre tatoueur parisien. Il veut réaliser un reportage photo dans sa boutique, rue Legendre. À cette époque, on n’entre pas dans une boutique de tatouage comme dans une épicerie. Il faut un projet concret et un minimum d’assurance. Ambiance tripot, musique de Johnny Cash, Marcel le reçoit, clope au bec. Seule l’odeur du Dettol, désinfectant, donne un indice sur les bonnes pratiques, en matière d’hygiène, du patron de la boutique. Un an plus tard, Mikael se fait encrer par l’illustre tatoueur. Il devient enfin un bleu, un dur, un tatoué ! Le bruit de la machine et ces odeurs particulières le marquent définitivement. C’est décidé, il sera tatoueur !

En 1993, Mikael commence à tatouer ! Il a alors 19 ans. Il achète du matos chez Bruno de Pigalle, le premier tatoueur à vendre du matériel en shop. Comme beaucoup d’artistes, Mikael s’entraîne chez lui à Poissy. Doué pour le maniement du dermographe, il rejoint Dimitri HK en 1994. Après deux années passées à Saint-Germain-en-Laye il reprend le stand de Pierre-Jean à Clignancourt, en janvier 1996. Il y encre les peaux durant 8 ans.

C’est dans les méandres des célèbres puces qu’il découvre les premières pièces de « The french Tattoo Museum ». Mikael aime chiner. Il chope la collectionnite aiguë dès l’âge de 6 ans, c’est dire ! À l’époque, ce sont plutôt les stickers tête-de-mort de Malabar. Là, il trouve des pièces exceptionnelles sur l’histoire du tatouage français. Pendant 25 ans, il va traquer les pièces rares pour constituer une collection unique en son genre.

Arts médiévaux

En 2002, il revient au bercail, à Poissy. Les arts du moyen-âge nourrissent alors sa créativité. En 2010, son fameux triptyque de dos tatoués fait exploser sa cote de popularité. Il devient le célèbre tatoueur français au style vitrail. Il affine sa patte et s’internationalise. Il participe alors à de nombreuses conventions. Il est invité à s’exprimer sur son art dans les magazines comme TatuArte, Tatouage Magazine, Total Tattoo, Tattoo Energy, etc. Il collabore à plusieurs publications comme Tattoo & religion d’ Paul-Henri Campbell ou The World Atlas of Tattoo d’Anna Félicity Friedman. Il se sent prêt à dévoiler ses peintures et ses aquarelles. Il participe et expose son travail à des exhibitions comme Hey.

Cette exposition médiatique le pousse à représenter au mieux l’art du tatouage français. En janvier 2017, il reprend alors les rênes de Tatouage Magazine avec Jérôme Pierrat. Son œil d’artiste tatoueur est une valeur ajoutée au magazine. D’ailleurs, ses collections se retrouvent régulièrement dans les pages culture.

En 2019, il décide de valoriser le patrimoine de l’art du tatouage français en révélant au public le French Tattoo Museum !